mardi 23 avril 2013

Fais de beaux rêves, mon enfant

Fais de beaux rêves, mon enfant

Massimo Gramellini


Synopsis

A neuf ans, Massimo Gramellini se retrouve orphelin. Sa mère, atteinte d’un cancer, meurt d’une crise cardiaque, et son père, inconsolable, le confie rapidement à une gouvernante indifférente. Massimo grandit sans amour, convaincu que sa mère l’a abandonné, et devient un adolescent tourmenté en proie au doute et à la culpabilité. Privé d’affection dès l’enfance, il est incapable d’entretenir avec les femmes des relations durables. Alors, il raconte des histoires. D’abord à ses camarades de classe, auxquels il fait croire que sa mère travaille pour une entreprise de cosmétiques indienne, afin d’expliquer son absence. Il devient ensuite journaliste sportif, puis reporter de guerre, et acquiert une grande notoriété dans le milieu, jusqu’à devenir le vice-président du quotidien La Stampa. Tandis qu’il enchaîne les déceptions amoureuses, il commence à écrire de petits récits partiellement autobiographiques où il réinvente la mort de sa mère. C’est à cette époque qu’une amie de cette dernière entreprend de lui révéler les véritables circonstances de cette disparition. Comment pardonner leurs faiblesses aux êtres que nous aimons, alors qu’elles entraînent des souffrances inguérissables ?


Mon avis:


Ce livre est LE succès littéraire italien de l'année 2012. Me trouvant de passage en Italie, j'ai acheté ce livre par curiosité. Massimo Gramellini est un journaliste très connu en Italie, surtout grâce à son passage hebdomadaire dans une émission télevisée très populaire. Je suis ravie de voir qu'il a été traduit en français et qu'il vient de sortir. Et j'espère qu'il touchera les lecteurs francophones autant qu'il a ému les italiens.
 
Dans ce roman, Gramellini retrace certains événements de sa vie, et comment il a essayé de grandir après la mort de sa mère et l'absence d'une figure maternelle. Massimo nous raconte sa relation avec son père, un homme qui ne savait pas vraiment comment faire pour s'occuper d'un petit garçon et qui parlait peu. Il nous décrit aussi sa relation avec les autres, et le manque d'affection qui le hante. Il va devenir un adulte à qui il va toujours manquer quelque chose, meme si peu à peu le souvenir de sa mère s'estompe. Jusqu'au jour où il va apprendre la vérité sur la mort de sa mère, une vérité difficile qui lui a été cachéepour éviter une souffrance plus grande.
 
J'ai vraiment été profondément touchée par ce récit. L'écriture de Gramellini est simple, fluide. Il nous décrit ses sentiments, avec une grande sensibilité sans rien cacher. Il nous ouvre son coeur comme peu d'hommes le font. En tant que maman d'un petit garçon, j'ai été émue par cette histoire, par cet enfant qui grandit sans l'amour maternel et qui en souffre. C'est un petit bijou littéraire plein d'émotion. A lire.
 
Ma note: 10/10

mercredi 17 avril 2013

L'éléphant s'évapore


L'Eléphant s'évapore

Haruki Murakami

Synopsis
Une curieuse digression sur les kangourous. Un éléphant qui se volatilise. Un nain diabolique qui danse. Ou une jeune fille " cent pour cent parfaite ". A travers ces dix-sept nouvelles, petits contes anodins de notre quotidien, Haruki Murakami entraîne son lecteur dans une dimension parallèle à l'imaginaire délicieusement drôle et bizarre, au fil d'un Japon nostalgique et moderne à la fois. Farouchement zen et férocement fantastique, l'auteur déploie encore une fois son art magistral, et nous montre qu'il sait comme personne comment transfigurer la banalité de nos existences.

Mon avis:
Je suis une adepte inconditionelle de Haruki Murakami, après avoir lu "Danse, Danse, Danse" il y a quelques années, et qui est probablement mon livre préféré de cet auteur japonais. C'est donc avec un grand plaisir que je me suis plongée dans ce recueil de nouvelles. J'ai un peu buté sur la première, ce qui m'a fait laisser le livre un peu de côté... Mais dès que j'ai attaqué la suivante, je ne l'ai plus laché jusqu'à la fin!
Le monde de Murakami est assez particulier. On retrouve des narrateurs singuliers dans leur vie quotidienne, qui peut paraître sans intérêt. L'auteur a pourtant l'art de décrire ces gestes anodins et les rendre uniques et spéciaux. Et l'air de rien, on se retrouve entrainé dans un univers absurde et fantastique sans que cela paraisse bizarre. Une femme au foyer qui ne dors plus jamais, un éléphant qui disparait, un couple qui attaque une boulangerie: voici les personnages et situations que l'on peut rencontrer dans ce livre.
J'ai adoré découvrir ces petites histoires, de vraies perles! Son écriture est toujours aussi agréable, poétique et fluide: on a l'impression de flotter entre chaque mot... Du Murakami en format condensé, je dit oui! Pas le temps de s'ennuyer, et on est vite plongé dans cette atmosphère magique. Il n'y a pas forcément une vrai fin à ces petites histoires, ce qui nous laisse parfois songeurs...
Ma note: 10/10

Les fleurs d'Hiroshima

Couverture Les fleurs d'Hiroshima


 


Les fleurs d'Hiroshima 


Edita Morris


Synopsis
 
Un jeune Américain, employé par une compagnie de navigation, loue une chambre dans une famille japonaise. Rien de plus simple. Mais cette histoire se passe à Hiroshima. Et, peu à peu, malgré la pudeur, la fierté et le stoïcisme de ses hôtes, Sam découvrira un à un les secrets des survivants de la bombe : les souvenirs affreux d'une nuit unique dans l'histoire de l'humanité et la peur de l'avenir. Enfin, tout parle de la mort atomique jusqu'aux fleurs blanches qui, pour honorer les disparus, descendent le cours du fleuve. Plus jamais Hiroshima.

 
 
Mon avis:
J'ai trouvé ce petit roman un peu par hasard, en cherchant quelque chose à lire sur le Japon. Je n'ai pas été déçue. Cette histoire est simplement triste. Il n'y a pas de juste mot pour exprimer le sentiment que procure cette lecture, quand on pense que les atrocités décrites ont réellement été vécues par les victimes de la bombe d'Hiroshima.
 
On découvre le courage du peuple japonais, et cette habitude de cacher les sentiments et leur souffrance. On y retrouve également leur sens de l'hospitalité unique. Notre narratrice fait de tout pour cacher les souffrances de sa famille, afin de ne pas rendre le séjour de son hôte "désagréable". Il va pourtant découvrir la vérité, qui va profondément le toucher, en tant qu'homme et en tant qu'américain "responsable" de ce massacre.
 
Le roman m'a bouleversée. J'admire le courage et la dignité du peuple japonais qui ne se plaint jamais et qui va de l'avant malgré tout. On a pu le voir récemment lors du Tsunami en 2011. Ils ont remontés leurs manches, ont déblayés les débrits et reconstruit. J'ai également découvert le triste sort des survivants de la bombe atomique, leurs maladies et la façon dont ils ont été traités par les nouveaux habitants d'Hiroshima. Comme des  pestiférés. C'est une lecture vraiment triste mais absolument essentielle à mon avis pour voir de quoi l'Homme est malheureusement capable.